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Titre de la source : Santé des femmes et droits humains. Construisons l’avenirAuteur(s) : Emilie Deffoin (coord.)
Pays d'édition : Belgique
Année : 2011
Santé des femmes et droits humains. Construisons l’avenir (PDF, 6 Mo)
Quels choix les femmes peuvent-elles faire en matière de santé ? Quelles sont les effets de la montée des néo-conservatismes religieux sur les droits des femmes en matière de santé, en particulier dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive ? Quel est le rapport entre d’une part les luttes contre la pauvreté et les violences faites aux femmes et d’autre part la lutte pour la santé des femmes ?
Le Comité National de la 11ème RIFS (Rencontre Internationale Femmes et Santé) et son équipe éditoriale ont réalisé la publication des actes de la 11ème Rencontre Internationale Femmes et Santé « Santé des femmes et droits humains. Cette rencontre est essentiellement rendue possible par la réunion des femmes, association féminines et féministes activistes œuvrant dans le quotidien pour l’amélioration de la santé des femmes. Ces actes sont donc un partage de toutes leurs initiatives.
Voici un extrait de l’introduction :
« La santé est pour toutes et tous une ressource dans la vie quotidienne que l’OMS définit comme un « état de complet bien-être physique, mental et social », qui ne se réduit donc pas à l’absence de maladie ou d’infirmité. A partir du moment où les rapports sociaux sont des facteurs déterminants de cette santé, la situation actuelle des femmes dans le monde, victimes d’inégalités sociales en tout genre conditionne leur santé et l’accès aux soins de santé. Il nous apparaît fondamental de créer des indicateurs de genre féministes qui aillent plus loin que les déterminants de santé actuels. Conceptualisée depuis 1986 avec la Charte d’Ottawa et la Charte de Bangkok en 2005, la promotion de la santé propose une nouvelle vision de celle-ci, visant un objectif d’équité et de justice sociale. C’est par la sensibilisation à ces indicateurs qu’on espère développer des conditions favorables et indispensables à l’épanouissement de la santé. La promotion de la santé est une vision inscrite dans son temps puisque holistique, globale et multifactorielle, en inter- action constante avec les environnements physiques et sociaux des individus.
Cette vision de la santé en fait une affaire de so- ciété (et non réservée à la sphère médicale et scientifique), dont l’amélioration réelle se fait par la prise en compte de déterminants sociaux et d’une justice sociale basée sur l’approche genre féministe.
C’est par l’action coordonnée de tous les ac- teur.es concernés (secteurs santé, social et éco- nomique des gouvernements, autorités et acteurs locaux, industries, ONG, bénévoles et médias) qu’il s’agit :
- d’élaborer des politiques adéquates pour la santé ;
- de créer des environnements favorables, dans un refus de la soumission, de la précarité, de la violence et de l’isolement ;
- de renforcer l’action communautaire pour laquelle l’accès à l’information est primordial ;
- de réorienter les services de santé existants pour qu’ils prennent en compte l’approche genre ;
- d’acquérir des aptitudes individuelles via l’éducation en vue d’intégrer le concept d’autosanté par exemple.
Pour aller dans le sens de ces cinq objectifs, la 11ème RIFS avait décidé d’articuler sa réflexion autour de cinq axes prioritaires en constante interrelation :
1. Le système politique, social et économique actuel montre l’invisibilité des femmes à de multiples niveaux. Parce que ce système reste patriarcal et passéiste, parce qu’il n’a ni perspective féministe ni analyse de genre dans ses politiques et ses pratiques, il met en danger la santé des femmes. Or, la santé est bel et bien un droit fondamental.
2. Les cultures et les marqueurs d’identité sont déterminants aujourd’hui. Le genre se situe à l’intersection de tous les critères d’identité, qui induisent des conceptions différentes de la santé et de son accès selon qu’on soit homme ou femme. Il est donc indéniable que cela ait des conséquences sur la santé, et en particulier sur la santé des femmes.
3. La santé est une construction sociale en constante évolution qui véhicule des représentations différentes, dont certaines affectent spécifiquement les femmes. Pour améliorer la santé des femmes, il est nécessaire d’adopter une vision critique et une approche féministe de celle-ci. L’autosanté fait partie des voies possibles d’amélioration : elle favorise l’autonomie et renforce les capacités de décision des femmes en matière de santé. L’égalité passe en effet par un droit au consentement libre et éclairé dans ce domaine.
4. Le soutien social et les réseaux jouent un rôle essentiel sur la santé des personnes et des communautés ; c’est pourquoi il faut tisser et renforcer ces réseaux de soutien, de solidarité et d’échanges de connaissances et de services au niveau des femmes pour améliorer leur santé. Ces réseaux doivent se créer entre femmes, avec le concours des hommes.
5. La situation personnelle, conjugale et familiale doit être prise en compte lorsqu’on aborde la santé des femmes. Il s’agit du refus de ne voir que le niveau individuel car la famille, le couple, etc. sont des lieux de développement, d’épanouissement et d’ac- quisition d’aptitudes. La situation des femmes dans ces sphères est déterminante sur la santé, il faut donc en tenir compte. Néanmoins, il faut rappeler que les femmes, en dehors de tous statuts dérivés (épouse, mère), sont des individus responsables de leurs choix, libres, éclairés et consentis à tous niveaux : décisions, sexualité, partenaires, activités, reproduction. Il s’agit par conséquent d’aller dans le sens d’une égalité de droit et de traitement, pour le développement et le soutien des droits individuels.
La 11 RIFS, visant une approche féministe globale, a alors articulé ces cinq axes prioritaires autour de cinq thèmes :
1) la santé publique, les réformes des systèmes de santé et le genre ;
2) la santé reproductive et sexuelle ;
3) les politiques publiques et le retour des politiques de population ;
4) les droits des femmes et les technologies médicales ;
5) les violences faites aux femmes et la santé des femmes.
Cette rencontre a voulu suivre une logique d’inclusion, de transparence et de diversité, avec une attention particulière aux représentations géographiques des participantes et participants. Pour chaque thème, les défis ont été posés, des propositions d’actions et de stratégies ont été énoncées et des programmes d’avenir ont été décidés. »
Sommaire :
– Introduction et résumé
– Présentation des comités et du secrétariat
– Violences et santé des femmes
– Empowerment
– Transversalité et participation, intégration aux actions politiques
– Conclusions, recommandations et carte blanche
– En route vers la 12 RIFS
– Pays, régions et nombre de personnes présentes à la 11 RIFS
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