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Titre de la source : Lutter contre les stéréotypes filles : Un enjeu d’égalité et de mixité dès l’enfanceAuteur(s) : Marie-Cécile Naves , Vanessa Wisnia-Weill
Éditeur(s) : Commissariat générale à la stratégie et à la prospective (Rapports & documents)
Pays d'édition : France
Année : 2014
Lutter contre les stéréotypes filles : Un enjeu d’égalité et de mixité dès l’enfance (PDF, 236 pages, 2,8 Go)
La recherche d’égalité bute sur les attitudes et les rôles sociaux. Les positions sociales des hommes et des femmes ne résultent pas uniquement de choix de vie individuels et rationnels mais aussi, et très profondément, d’habitudes, de clichés, de traditions, qui n’influencent pas seulement les goûts des individus mais aussi les institutions et les ressources qu’elles constituent pour chacun et chacune.
Le rapport se départit, dans son ton, de la neutralité distante propre aux documents
administratifs et aux écrits scientifiques. L’éthique de la conviction y est fortement
présente. Mais il se fonde sur une synthèse de travaux de recherche et une série de
faits et d’analyses, pour certains nouveaux, qui concourent, selon la logique du
faisceau d’indices, à étayer la thèse selon laquelle les stéréotypes entre les filles et les
garçons contribuent à freiner la marche vers l’égalité hommes-femmes. Notamment :
− en dehors de la famille, la prise en charge des petits enfants demeure une « affaire
de femmes ». Toutes professions confondues, le taux moyen de masculinisation
se situe entre 1,3 % et 1,5 % dans le secteur de l’accueil et de l’éducation des
jeunes enfants et atteint seulement 3 % dans le périmètre plus restreint des
structures collectives ;
− seuls 17 % des métiers, représentant 16 % des emplois, sont mixtes, au sens où
la proportion d’hommes (ou de femmes) y est comprise entre 40 % et 60 % ;
− à l’issue de la classe de troisième, plus de 20 % des jeunes – garçons et filles – se
retrouvent dans des filières comportant moins de 30 % d’élèves de l’autre sexe.
C’est surtout vrai dans l’enseignement professionnel ou technologique ;
− malgré leur meilleure réussite scolaire les filles se retrouvent dans des filières
moins sélectives et moins valorisées que les garçons. Quand ils se jugent très
bons en mathématiques, 8 garçons sur 10 vont en S, mais c’est seulement le cas
de 6 filles sur 10 ;
− les enquêtes montrent qu’en moyenne, et bien qu’ils n’en aient pas toujours
conscience, les enseignants ont moins d’interactions avec les filles qu’avec les
garçons (44 % contre 56 %) ;
− les garçons font plus de sport que les filles, surtout à partir de l’adolescence : en
2002, 77 % des garçons et 60 % des filles de 12 à 17 ans pratiquaient un sport ou
une activité sportive en dehors de l’école. Cet écart a augmenté de 14 points en
cinq ans, et il atteint 30 points dans les foyers les plus défavorisés ;
− les filles investissent plus que les garçons les loisirs culturels. On retrouve
toutefois un biais selon l’origine sociale : par exemple, 10 % des filles d’ouvriers
contre 5,5 % des fils d’ouvriers pratiquent une activité artistique quotidienne à
17 ans alors que ces taux deviennent paritaires chez les enfants de cadres
(respectivement 14 % et 15,5 %) ;
− on constate une importante sous-détection des maltraitances, particulièrement
chez les garçons. Parmi les personnes ayant subi des violences sexuelles durant
leur enfance, seuls 8 % des hommes et 20 % des femmes ont été repérés
comme en danger par l’Aide sociale à l’enfance (ASE).
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