Sexe et historiographie féministe contemporaine : Exemple de l’Inde coloniale

Dans un pays comme l’inde où les femmes mais de plus en plus d’hommes se positionnent différemment selon des critères tels que la race, le classe, la religion ou encore la caste, il était important que les études coloniales prennent en compte la notion de genre.

Cette étude historiographique présente la genèse des études coloniales ainsi que leurs relations avec les études de genre.

Elle présente ensuite quelques travaux récents sur le concept de maternité et de masculinité en Inde coloniale et vise à montrer comment ses travaux ont contribué à l’élaboration des concepts de genre et à la déconstruction des oppositions ancestrales entre colonie et métropole, orient et occident, tradition et modernité.

En inde, la théorie académique de la maternité s’est plutôt focalisée sur les expériences des femmes occidentales de la classe moyenne.

On constate, dans ces études des cas, des échos et des liens entre les interventions faites auprès des mères de la classe ouvrière en grande Bretagne et celles des femmes colonisées.

Ainsi alors que la plupart les nationalistes modernes demandent aux citoyens de servir la nation avec les armes, les citoyennes sont généralement censées donner leurs ventres afin de nourrir les nouveaux citoyens et de les élever.

La mobilisation des vraies mères par le nationalisme indien a eu lieu dans diverses régions de l’inde. Perçues comme les mères de la nation, reproduisant les futures générations, les indiennes deviennent le centre d’anxiété de la viabilité nationale et furent les cibles des efforts intensifs de réforme. La citoyenne idéale est donc présumée de classe moyenne, de haute caste, éduquée dans les traditions hygiéniques occidentales et ayurvédiques entre autres et finalement mère et épouse prête à se sacrifier.

Du côté de la masculinité, il était nécessaire de comprendre comment les idéaux changent en fonction des différents époques et contextes et comment les masculinités diffèrent au sein de divers groupes sociaux.

Mahatma Gandhi, le père de la nation indienne s’attaqua à la masculinité virile. Végétarien alors que l’alimentation britannique privilégiait la viande, impliquant que sa consommation contribuait à la force supérieure de la race anglo-saxonne et lui permettait de régner sur un aussi grand pays que l’inde.

Gandhi encouragea le célibat et l’abstinence sexuelle et de nombreux indiens furent attirés par cet idéal de contrôle sexuel de soi qui résonnaient dans certains concepts de masculinité hindoue.

Ainsi donc, cette étude montre que la complexité des sociétés, dans les contextes impériaux et coloniaux, étaient si évidentes que les différences entre les femmes et les hommes étaient plus importantes que leurs similitudes.