L’ensemble des iles du delta du fleuve Saloum au Sénégal est menacé par un phénomène d’érosion lié aux effets collatéraux du changement climatique, dont l’élévation accélérée du niveau de la mer. Beaucoup d’infrastructures et d’équipements socioéconomiques dans la Communauté rurale de Palmarin ont été détruits. Les populations assistent à la dégradation de la mangrove et à l’intrusion saline sur les terres cultivables, ce qui fragilise de plus en plus l’agriculture locale, dont les femmes sont les principales actrices, en tant que pourvoyeuses traditionnelles de la nourriture du foyer.
Palmarin a été choisie pour abriter un projet-pilote dans le cadre de l’ACCC, une série d’actions entreprises par la Direction des Etablissements Classés du ministère de l’Environnement et de la Protection de la nature, visant la promotion d’efforts collectifs par la réalisation d’Activités conduisant au renforcement de la Capacité d’adaptation aux Changements et à la variabilité du Climat à long terme (ACCC). Après la mise en place d’un Comité local d’information et de suivi, les activités se sont focalisées sur la génération de revenus avec une forte volonté d’intégration du genre.
Il s’est agi de rationnaliser et de pérenniser des pratiques et savoir-faire traditionnels de femmes liés à la biodiversité du milieu particulièrement riche et reconnue comme partie intégrante de la Réserve de la Biosphère du Delta du Saloum. Les promoteurs d’ACCC ont mené les deux premiers volets d’activités autour de l’apiculture, l’ostréiculture et l’acquisition d’une batteuse à mil : la formation théorique puis la formation pratique et la mise en oeuvre. Une première évaluation a permis aux populations de Palmarin de constater que leurs conditions de vie avaient été améliorées (tâches des femmes allégées, niveau de vie en progrès), les produits ayant été perfectionnés (huitres plus grosses et de meilleure qualité, mangrove mieux conservée, miel produit à plus grande échelle et mieux vendu, récoltes du mil non détruites par les parasites par défaut d’entreposage), en même temps que leur environnement avait été préservé.
Des réajustements techniques sont prévus. Côté apiculture, les productrices ne savent pas faire face aux attaques par les fourmis des ruches, ce qui empêche la formation du miel. Côté ostréiculture, le matériel manque, ce qui représente un obstacle à la pérennisation de l’activité. Concernant la batteuse, la demande d’utilisation est tellement grande qu’un comité de gestion s’impose afin de rationnaliser son utilisation.
Quelques pistes à suivre
Globalement, les villageois du Delta ont bien adoptés la stratégie d’adaptation au changement climatique et ses volets genre au point qu’ils réclament le troisième volet du projet, l’état des lieux, qui devrait permettre d’aborder un certain nombre de régulations à apporter pour assurer le maintien de l’écosystème de la région et l’égalité entre les genres. Il resterait à mesurer en quoi l’ensemble de ces activités a modifié les modèles de prises de décision au sein de la communauté comme au sein des ménages, comment les femmes ont participé à cette transformation, et quelle est la part de leur participation dans ces activités d’adaptation dans cette transformation. On pourrait alors mesurer les impacts de genre de l’ensemble du projet.
Pour de plus amples informations, veuillez prendre contact avec : Mme Ndèye Faly Ba Ka, responsable du bureau information, formation, sensibilisation et genre de la Direction des Eaux et Forêts du ministère de l’Environnement et de la Protection de la nature du Sénégal, falyka@hotmail.com.
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