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Titre de la source : Halte aux morts inutiles. Appel à l'action sur les droits humains et la mortalité maternelleAuteur(s) : Joanne Csete
Éditeur(s) : IIMMHR - International Initiative on Maternal Mortality and Human Rights
Pays d'édition : Etats-Unis
Année : 2009
Halte aux morts inutiles. Appel à l'action sur les droits humains et la mortalité maternelle (PDF, 837 Ko, 30 p. )
Quel lien peut-on faire entre la mortalité maternelle et la défense des droits humains ? Pour l’Initiative internationale sur la mortalité maternelle et les droits humains (IIMMHR), si plus de 500.000 femmes meurent chaque année à la suite de complications liées à la grossesse et à l’accouchement, ces décès peuvent être évités car ils sont la conséquence d’atteintes aux droits humains des femmes et des filles dans de nombreux aspects de leurs vies et à tous les niveaux de la prise de décision en matière de santé.
Voici une publication de l’IIMMHR qui montre comment le problème de la mortalité maternelle peut être abordé en termes de droits humains, et réclame une action centrée sur les droits humains des femmes, notamment en matière d’accès aux soins.
Extrait de l’introduction :
« Les femmes ont le droit de ne pas mourir inutilement en accouchant. Les gouvernements du monde entier se sont engagés à la fois à réduire la mortalité maternelle et à protéger les femmes contre les abus perpétrés contre les droits humains qui sous-tendent ces décès. Toutefois, le taux de décès des femmes à l’échelle globale a peu évolué depuis de nombreuses années.
Plus de 99% des décès maternels surviennent dans les pays en voie de développement et au sein de communautés à faible revenu. Beaucoup de problèmes de santé sont plus courants et plus graves chez les personnes vivant dans la pauvreté que chez les personnes aisées, mais le décès maternel reflète cette disparité de manière très nette. Les femmes des pays riches courent un risque de mortalité maternelle d’environ 1 pour plus de 7.000, mais une femme sur vingt deux en Afrique et une sur sept dans les pays les plus pauvres, du monde meurent des suites des complications liées à la grossesse ou à l’accouchement. Ces statistiques de santé frappantes résultent de la discrimination flagrante à l’égard des femmes à faible revenu, et de leur manque d’autonomie.
Près de 80% des décès maternels ont pour causes immédiates cinq types d’urgences obstétricales : les infections, l’hémorragie, les troubles liés à l’hypertension artérielle (tels que l’éclampsie), le travail long et laborieux et les complications de l’avortement à risques.
Pour toute femme qui décède en raison de ces conditions, près de 30 femmes survivent, mais elles souffrent de lésion ou d’invalidité permanente. Des interventions médicales fondées sur des éléments avérés peuvent empêcher que ces urgences n’entraînent la mort et l’invalidité, mais pour être efficaces, de telles prestations doivent être accessibles, abordables, de bonne qualité et culturellement appropriées. Les causes sous-jacentes de la mortalité maternelle vont au-delà des urgences obstétricales et sont liées aux nombreux facteurs qui conduisent aux grossesses non désirées et au fait qu’à bien des égards, la subordination des femmes les empêchent de recourir aux services de santé, de prendre leurs propres décisions en matière de santé ou de faire entendre leurs voix dans les allées du pouvoir politique.
Certains pays à faible revenu ont réduit la mortalité maternelle en investissant de manière stratégique dans l’accessibilité et la disponibilité de soins de santé qualifiés pour la majeure partie des femmes, y compris des soins obstétricaux d’urgence (SOU) de qualité et en impliquant les femmes et les communautés dans la prise de décision concernant l’organisation, la gestion et l’offre de services de santé. Il est temps de tenir les gouvernements comptables de leurs engagements de respecter, protéger et de satisfaire les droits humains des femmes, mais aussi d’apporter la garantie que les femmes ne vont pas mourir en donnant la vie. Cet appel à l’action, qui est soutenu par le Comité directeur de l’IIMMHR (International Initiative on Maternal Mortality and Human Rights – Initiative internationale sur la mortalité maternelle et les droits humains) met en exergue les atteintes aux droits humains qui sous-tendent la mortalité maternelle et les actions requises pour corriger ces atteintes, afin d’accorder à la grossesse sans risque la priorité qui lui revient. »
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