Ressource
Titre de la source : Égalité des femmes dans l'héritage et autonomie économique des femmesAuteur(s) : Emna Zahrouni , Salma Zouari , Moez El Elj
Éditeur(s) : Collectif 95 Maghreb Egalité Tunisie
Pays d'édition : Tunisie
Année : 2014
Maghreb: Égalité des femmes dans l'héritage et autonomie économique des femmes (PDF, 8 Go, 131 pages)
La lutte contre toutes les formes de discriminations à l’encontre des femmes passe à l’heure actuelle, dans nombre de pays, notamment ceux à revenu moyen, par l’accès des femmes à l’emploi et par la reconnaissance de leurs droits dans tous les champs de la sphère publique et privée.
En Tunisie, des avancées ont été réalisés en matière d’égalité des droits au sein de la famille par les réformes qui ont touché plusieurs domaines en matière de statut personnel et de rapports de genre tout en gardant quasiment figé l’aspect clairement discriminatoire relatif à la question successorale.
Certes, le législateur tunisien a réformé le droit des successions en donnant à la fille unique l’accès à la totalité de la succession de son père, mais les femmes continuent d’être lésées par la loi et par les pratiques d’exhérédation, de non partage et de maintien des biens dans l’indivision. Ces pratiques courantes légitiment la main mise des frères sur le patrimoine familial, afin de priver les femmes de leurs droits et de les maintenir
sous la dépendance des hommes de la famille. Par les règles de transmission de la succession, l’ordre masculin impose en quelque sorte et pour reprendre l’expression de Pierre Bourdieu une séparation, « une marque distinctive» entre ceux sont « socialement dignes » de détenir l’héritage du groupe et ceux qui en sont exclues, les femmes, consacrant ainsi à jamais « la différentiation sexuelle » entre les femmes et les hommes1.
Aujourd’hui, les femmes tunisiennes participent par leur travail au développement économique de leur pays et à la prise en charge matérielle de leur famille à la fois par leur contribution « visible », sous forme de salaire ou de revenu, et leur contribution « invisible », sous forme de travail domestique, non comptabilisé économiquement. La valeur de cette dernière est loin d’être négligeable, quand on se donne la peine de
l’estimer.
Les femmes assument la responsabilité de la famille au même titre que les hommes et, parfois, elles sont seules à l’assumer quand elles sont chef de famille.
Sur la base de ce constat, le rapport Égalité des femmes dans l’héritage et autonomie économique des femmes du collectif Collectif 95 Maghreb Egalité Tunisie formule l’hypothèse qu’une répartition égalitaire en matière de ressources et d’héritage garantirait une meilleure autonomie des femmes sur le plan économique et par voix de conséquence sur les autres plans.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté(e) pour rédiger un commentaire.