Ressource
Titre de la source : Les violences contre les femmes en AlgérieAuteur(s) : Réseau national des centres d’écoute des femmes victimes de violence en Algérie (BALSAM)
Éditeur(s) : Réseau national des centres d’écoute des femmes victimes de violence en Algérie (BALSAM) (64 pages)
Pays d'édition : Algérie
Année : 2012
Les violences contre les femmes en Algérie (PDF, 1,18 Mo)
Ce quatrième rapport sur « Les violences contre les femmes en Algérie » analyse les données recueillies par le Réseau national des centres d’écoute des femmes victimes de violence en Algérie (BALSAM). Il en ressort que les Algériennes sont souvent agressées à la maison par le mari ou le fiancé ou l’ex. Publié en 2012, les auteurs ne s’arrêtent pas au constat mais développent l’impact de ce fléau sur les enfants, la réaction de la famille et les difficultés qui empêchent les victimes de se défendre.
La première partie fournit des statistiques sur les violences dont sont victimes les femmes qui s’adressent au réseau et dresse un portrait statistique des victimes (âge, situation matrimoniale, niveau scolaire, activité, résidence, type d’agression et d’agresseur…), suivi d’un portrait plus succinct des agresseurs et enfin d’une description statistique des formes d’agression subies. La seconde partie aborde les violences subies par les femmes célibataires, elle a été réalisée à partir des récits de violence recueillis au cours de l’année 2011.
Le changement, l’une des raisons des violences
« Nous vivons en effet dans une société patriarcale où les hommes occupent une position dominante. De plus, cette société connaît des mutations extrêmement rapides, bouleversant les équilibres anciens. Or, il n’existe aucun lieu de débat, permettant à la société de s’approprier ces changements, changements angoissants notamment pour les hommes mais également pour les femmes. Les solutions recherchées, comme le recours aux valeurs ancestrales ou religieuses, au lieu de servir de socle et de racines pour construire une société moderne et ouverte, se présentent comme des positions défensives, multipliant les interdits. Il en résulte une violence accrue de la société contre elle-même et en particulier contre les femmes. ».
Toutes les formes de violences
Les femmes subissent plusieurs types de violence : les violences psychologiques (83%), les violences sexuelles (30%), les violences physiques concernent 2/3 des cas, la moitié des victimes se plaignent de violence économique.
Agressées par les hommes qu’elles choisissent
70% des agressions ont lieu au domicile de la victime (conjugal ou familial). 7% seulement ont lieu dans la rue ou un lieu public. 96% des agresseurs sont des hommes. 4% sont des femmes : mère, sœur, collègue, belle-mère et fille. Dans 72% des cas, l’agresseur est le mari, ex, fiancé, petit ami. Dans 8% des cas, le père, 5% des cas c’est le frère et dans 4% des cas c’est le chef ou le collègue
« La profession de l’agresseur quand elle est indiquée montre que si les agresseurs sont plus nombreux à être employés ou commerçants, mais on trouve également parmi eux un bon nombre de cadres supérieurs et de professions libérales, ce qui montre que la violence n’est pas réservée à certaines classes sociales. ».
Toutes les femmes et toutes les régions touchées
Le rapport note que les victimes mariées et travailleuses se rendent plus facilement à des centres d’écoute, parce qu’elles sont en contact avec l’environnement et sont plus diplômées. Aussi, le fléau touche toutes les régions même si plus de la moitié des victimes habitent dans les villes. « Mais cette donnée est largement biaisée. En effet, la plupart des centres sont situés dans de grandes villes, les citadines y ont donc plus facilement accès. On peut par contre s’étonner du nombre relativement important de cas de victimes résidant dans des villages : il indique que la violence n’est pas l’apanage de la ville. »
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté(e) pour rédiger un commentaire.